Il s’agit en fait d’une réunion de ce que l’on peut considérer comme un conseil
municipal actuel avec le syndic, le maire à cette époque, le procureur fiscal, le
percepteur des impôts, à la requête du conseil de fabrique et du curé chargés de
gérer les biens de la paroisse. Cette réunion a eu lieu le dimanche en fin d’après
midi (issues de vespres dites et chantées) en l’église -
Louis Guilloire Conseiller du Roi et Avocat Général de la cour des Monnaies de
Paris, reçu le 13 mai 1681 (Armorial de la Cour des Monnoyes de Paris au XVIIIe 1715-
1 Les seigneurs du mesnil et leurs successeurs
2 auront la chapelle de st francois dans laquelle on
3 continura toutes les confraternités ( ?) et donations qui y
4 sont etablis, et dans laquelle chapelle lesdits seigneur
5 du mesnil y pouront poser des bancs non nuisibles
6 ny incommodes, et faire ci les ornements et decorations
7 qu’ils jugeront apropriés.
Ce codicille nous apprend que Louis Guilloire s’était purement et simplement adjugé
le droit d’utiliser à sa guise, cette chapelle qui de surcroît était le lieu de dépôt
des restes du saint éponyme et de son épouse. Il ne semble pas que cette prétention
ait été habituelle chez les propriétaires du Mesnil comme le précise le texte : il
en abandonne la propriété et jouissance pour disposer avec les dits curé et marguillier
ainsi qu’ils ont fait par le passé. Dans sa lubie, Guilloire avait poussé l’outrecuidance
jusqu'à décorer cette chapelle à son goût et en interdire l’accès à toutes personnes
qu’il n’avait pas choisies, y compris le curé desservant ! Le comble de sa prétention
fut atteint lorsqu’il stipula dans son testament que ce droit d’usage exclusif devienne
celui de ses successeurs. On comprend mieux la fureur, y compris celle du curé, des
habitants de St Arnoult. Malgré un legs intéressant relatif, entre autres, à la création
d’une charge de maîtresse d’école pour les filles, les fabriciens refusèrent cette
clause du testament car ils estimèrent que cela aurait conduit à une aliénation d’une
partie de l’église. Il fallut attendre 19 années et l’engagement devant notaire
du nouveau propriétaire du Mesnil, Charles de Poussemothe de l’Étoile, comte de Graville
(Dictionnaire de la Noblesse – Hubert de la Chesnaye -
Outre ces péripéties, ces textes nous livrent quelques précisions à propos de l’éducation des filles au XVIIIe. La maîtresse d’école devait être choisie par le curé et avait pour mission d’apprendre à prier, à lire, écrire et à coudre. Nous y voyons la prééminence de l’Église sur l’enseignement. Les filles ne pouvaient approcher que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture et semblaient être exclues de celui du calcul et elles demeuraient cantonnées dans leur rôle de futures maîtresses de maison ou servantes en apprenant à coudre. Mais cela n’était pas si mal car on avait au moins le souci de les sortir de l’ignorance. Nous pouvons être étonnés que cet enseignement soit réservé aux « pauvres filles de la dite paroisse » mais on peut supposer que les filles de milieu plus favorisé puissent être dotées de préceptrices. Un autre renseignement important concerne le montant des émoluments reçus par la maîtresse d’école : 102 livres. Alors que nous savons, d’après les données relevées à travers les archives, qu’un maître d’école recevait à cette époque jusqu’à 150 livres annuelles (Bulletin de Généaguide No 10), nous n’avons pratiquement pas de renseignements à propos de sa collègue. Pour situer ces gages, cette source nous apprend qu’au XVIIIe, un ouvrier qualifié gagnait par jour ouvré jusqu’à une livre (20 sols), un ouvrier agricole 10 sols et qu’une famille pouvait vivre, mais très chichement, avec 200 livres annuelles. Nous mesurons combien le métier d’enseignant était bien peu considéré à cette époque.
Il nous reste à préciser où se situait cette chapelle St François. La seule piste
que nous ayons est que « le sieur curé qui avoit par cette chapelle un passage de
son presbytère dans le chœur de ladite église ». Elle devait donc être nécessairement
située sur le trajet entre le presbytère et le chœur de l’église et avoir un accès
par l’extérieur. De plus, cette chapelle devait être suffisamment correcte et assurer
une certaine dignité pour y recevoir les reliquaires. L’examen des plans de l’église,
obligeamment fournis par le président de la Société Historique, notamment celui du
XVIIe le plus proche chronologiquement, nous montre une petite construction sur la
façade nord de l’église. Cette extension de l’église possède deux caractéristiques :
elle est située entre le presbytère ancien et le chœur et elle possède une communication
avec le sanctuaire. De plus, si les cotes sont exactes, sa surface semble être suffisamment
correcte pour en faire une petite chapelle. Cependant aucun passage vers l’extérieur
n’est indiqué sur ce plan. S’agit-
Eglise XVII ème siècle Marc Langlois-
REMERCIEMENTS :
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Aujourd’huy dymanche vingt septième jour
De novembre mil sept cent vingt neuf , issue de
Vespres, dites et chantées en l’église paroissialle
de St Nicolas de Saint Arnoult, la cloche d’assemblée sonnante
en la manière accoutumée à la prière et réquisition de Me Antoine Perret
prètre curé dudit St Arnoult, de Lubin Riffault, meusnier du moulin de
Villeneuve et Jacques Massè, marchand boisselier demeurant en ce lieu au
nom et comme marguilliers en charge de l’œuvre et fabrique de ladite
église de St Nicolas de Saint Arnoult, je, Jean Baptiste Perret, notaire audict
Saint Arnoult soussigné, me suis transporté au banc dudit œuvre
et fabrique ou etant sont comparus lesdits sieurs curé et marguilliers, lesquels
auroient représenté à sieur François Moutié,sindic de cette ville,Me
Henry Moutié,procureur fiscal, François Jamin bourelier, Robert Herisson
vigneron, Esprit Dumur, aussi vigneron, Pierre Rousseau,mareschal, François
Creste ,marchand drapier, Nicolas Perret ,aussy marchand drapier, François Martin
maître chirurgien, Jacques Benoist boullanger et Thomas Danel
maître barbier perruquier, tous habitants du dit St Arnoult, faisant et
représentant la plus saine et considérable partie d’iceux icy
présents et pour l’effet cy après assemblés que feu Me Louis Guilloire,
vivant seigneur du Mesnil ,conseiller du Roi , ancien avocat général en la
Cour des monnoyes à Paris auroit par son testament reçu devant
feu Me André Perret tabellion en ce lieu# contrôlé et insinué à Dourdan
par Doublet les trois et vingt un novembre présent mois ,donné
et légué à la dite église paroissialle dudit St Arnoult pour aider à y avoir
une maîtresse d’école qui enseignat aux pauvres jeunes filles de la ditte
paroisse à prier Dieu, lire et écrire et coudre la somme de cent
deux livres de rente en plusieurs parties à prendre sur différents
particuliers suivant les titres de création et reconnoissance d’icelluy
paiables par chacun an le jour de St Martin d’hiver , que ledit feu
sieur Guilloire auroit encore par son même testament cy dessus
datté légué à ladite église et fabrique la somme de vingt une
livres douze sols de rentes foncières et de bail d’héritages
aussi paiables par chacun an le jour de Saint Martin d’hiver à la
charge de faire dire à perpétuité le jour de son décès ou quelques
jours après deux messes basses de requiem pour le repos de son âme et de sa famille
#le 10 octobre 1710
que ces legs bien loin d’estre onéreux etoient profitables tant à la
paroisse qu’à la fabrique et que rien n’empêchoit qu’on en fit
l’acceptation qui n’avoit été différé depuis tant d’années que
que par la crainte que l’on avoit que les seigneurs du Mesnil ,successeurs
dudit sieur testateur ne voulussent s’approprier la chapelle de St François
dépendante de ladite église où reposoient les reliques de Saint Arnoult
et de Sainte Scariberge, la faire fermer et en interdire l’entrée et
sortie tant au sieur curé qui avoit par cette chapelle un passage
de son presbitère dans le chœur de ladite église, mais encore aux
habitans dont plusieurs se plaçoient dans cette chapelle pendant
le service divin, que cette crainte n’avait plus lieu aujourd’huy
parce que Monsieur le comte de Graville à présent seigneur du
Mesnil n’entendoit point au moyen de cette acceptation s’approprier
La dite chapelle de Sainct François ni en en empécher l’usage d’entrée et
sortie tant auxdits habitans et sieur curé, ne voulant
pour tout droit dans cette chapelle que celuy d’y poser un banc
toutefois ni nuisible ni incommode, renonceant à cette fin en
tant que besoin est ou seroit à la clause insérée audit testament
concernant ladite chapelle, laquelle seroit nulle et de nul
effet qu’après cette déclaration et un désistement de cette
nature que le dit comte de Graville offroit de faire
même devant notaire, il ne se trouvoit plus d’obstacle
qui retardat l’acceptation de legs si avantageux que la
délibération de l’assemblée desdits habitants, sur quoy ,après que
lecture leur a été faite par le notaire soussigné du testament dudit
feu sieur Guilloire et que lesdits habitans ont conféré long
temps ensemble, ils ont tous d’une commune et unanime voix
conjointement avec lesdits sieurs curé et marguilliers les deux
legs faits par feu mondit sieur Guilloire par son dit testament
dudit jour dix octobre mil sept cent dix, scavoir le
legs de cent deux livres de rente en plusieurs parties
pour l’entretien et subsistance d’une maîtresse d’école et celui de
vingt et une livres douze sols de rente au proffit seul de ladite
fabrique dudit Saint Arnoult,avec les charges y portées
la présente acceptation faite toutefois aux conditions cy après :
1o que le dit sieur comte de Graville à présent seigneur
du Mesnil fera sa déclaration par devant notaire comme il n’entend
point s’approprier la chapelle de St François ni en fermer le
passage et entrée auxdits habitants ausquels en tant que
besoin sera il en abandonne la propriété et jouissance pour
disposer avec lesdits curé et marguilliers ainsi qu’ils ont fait
par le passé, ne voulant pour tout droit dans cette chapelle
que celui d’y faire poser un banc, toutefois non nuisible ni
incomode ; à quoy lesdits habitants acquiessent tous volontiers
2o que les sieurs administrateurs de l’Hôtel Dieu dudit St Arnoult
ne se chargeront que du recouvrement des rentes qui sont
encore perceptibles en leur remettant les titres sous leurs
récépissés attendu que plusieurs parties de ces rentes sont
entierement prescriptes par un laps de plus de trente années.
3o que les arrérages de toutes leurdites rentes, les droits
de contrôle et insinuation tant dudit testament que codicile
préalablement remboursés, il en appartiendra moitié audit
Hôtel Dieu avec ceux qui se trouveront dues au jour du décès
dudit feu sieur Guilloire qui les luy a légués par son dit
testament et l’autre moitié à l’église et fabrique dudit Saint Arnoult
qui poura si bon luy semble employer en une acquisition d’ un fond
de onze livres douze sols deux deniers de rente au lieu et
place de celle que ledit feu sieur Guilloire a légué à ladite fabrique
à prendre sur les nommés Lucas et Paillard dont on ne poura
le faire paier faute d’avoir les titres qui sont adhérés.
4o que la maîtresse d’école qui sera choisie par ledit sieur curé
ne sera paiée desdites rentes que du jour de sa réception jusqu’auquel
temps lesdits Hôtel Dieu et fabrique en toucheront les arrérages
concurrement lesdits droits de contrôle et insinuation desdits testaments
et codicile prélevés et ont lesdits sieurs curé et marguilliers reconnu
avoir dès à présent en leurs mains tous les legs constitutifs
d’icelles rentes à l’exception de ceux concernans la rente de
onze livres tant deson. à prendre sur les lucas et paillard
qui sont perdus et adhérés. Fait et passé à St Arnoult
dite assemblée au banc du dit œuvre et fabrique dudit Saint
Arnoult les jour et an que dessus, présence de Dominique
Henry,maître des petites écoles et Pierre Bailly, cordonnier
demeurant à St Arnoult témoins et ont signé ,excepté les dits
Riffault et Bailly qui ont déclaré ne scavoir écrire ni
signer de ce interpellés suivant l’ordonnance.
contrôlé a Dourdan le 7 em décembre 1729
quatre sols